dimanche 12 avril 2009

Pour une mobilité pour tous à Wattrelos

(Contribution au débat LMCU sur le transports en commun)
En préambule : Une délégation de WATTRELOS POUR TOUS, composée de M. Bernard De -Veylder, M. Moha AARAB et M. Robert Franchomme, a été reçue le mercredi 18 mars par Monsieur Eric Quiquet Vice Président Lille Métropole Communauté Urbaine dans le cadre des consultations engagées depuis quelques mois sur le devenir des transports en commun dans la métropole Lilloise. Lors de cette rencontre notre délégation a exposé la situation wattrelosiennes et fait part des insuffisances de l’offre actuelle et de son inadéquation aux besoins de mobilité à l’intérieure et comme vers l’extérieur de Wattrelos. Nous lui avons communiqué notre contribution intitulée "Pour une mobilité pour tous à Wattrelos" qui fait état de notre diagnostic et de nos demandes.
POUR UNE MOBILITÉ POUR TOUS À WATTRELOS
avril 2009
I- QUESTION INTRODUCTIVE
Nous avons lu dans la presse la mise en oeuvre d'une ligne à haut niveau de service entre Eurotéléport à Roubaix et Wattrelos. LMCU a programmé la création de cette ligne depuis quelques temps, mais l'article de presse nous dit qu'elle s'arrête à l'entrée de Wattrelos, en l'attente d'études complémentaires et de financements à réunir. Depuis quelques mois, le débat est lancé pour définir la politique communautaire des transports en commun et de la mobilité avant la délibération du conseil de la communauté en avril 2009.
Dans ce contexte, WATTRELOS POUR TOUS, rassemblement politique de citoyen(ne)s wattrelosien(ne)s fait un état des lieux de la situation à Wattrelos, fait ses propositions, et demande des réponses aux questions suivantes :
  • Quelle est la volonté de la municipalité à ce sujet ? Et de LMCU ?
  • Quelles échéances (techniques et financiers) pour la mise en place de transports en commun et de mobilité pour tous à la hauteur des besoins des habitants ?
  • Les vice-présidents au Budget et aux Transports de LMCU peuvent-ils nous éclairer respectivement sur le financement et l’état d’avancement des dossiers wattrelosiens ?
II - NOTRE DIAGNOSTIC
  • La ville de Wattrelos a raté, il y a longtemps maintenant, la venue du métro.
  • Elle est mal desservie par les moyens de transports en commun (et les récentes modifications sur la ligne 32 aggravent encore les choses).
  • En transport en commun, il faut compter en moyenne 25 minutes pour aller de Beaulieu à Eurotéléport, près d'une heure pour la gare de Lille Flandres, une demi-heure pour aller à Tourcoing, 20 minutes de Beaulieu au Sapin Vert (sans compter les temps d'attente).
  • L'usage de la voiture a été privilégié, mais se heurte désormais à deux obstacles majeurs : l'encombrement des voiries (y compris les problèmes de stationnement), et le coût du carburant qui devient une contrainte forte pour les déplacements. Il devient urgent de proposer des alternatives à ce mode de déplacement.
  • Une contrainte spatiale réelle : l'étroitesse de la voirie dans le centre historique.
  • En même temps, la création de voiries n'est pas la solution, car elle imperméabilise les sols dans un secteur à forts risques d'inondation.
  • Ce problème de transport n'est pas sans incidence sur le rayonnement du lycée Zola ; malgré l'enseignement du chinois, la section audio-visuelle, le BTS assistant de manager, l'attractivité du lycée est faible.
  • L’organisation actuelle des transports accentue l’éclatement de la ville et empêche son unité et l’articulation entre ses quartiers.
  • Ce problème de transport touche également l’accès aux nombreuses zones d’activités existantes et en développement dans la ville (peu accessibles à vélo et peu ou mal desservies par les transports en commun).
  • L’absence de desserte en bus le soir est défavorable pour l’accès aux loisirs (le système Clair de lune est contraignant : réservation à l’avance, obligation de préciser l’horaire, seul le sens vers Wattrelos est proposé).
  • Les déplacements à vélo restent problématiques en ville : ni pistes ni bandes cyclables en cœur de ville, ni garage à vélo ni arceau de stationnement devant les édifices publics (mairie, bibliothèque, centres sociaux...), et des accidents mortels ont eu lieu dans un passé récent (le dernier en 2005).
Il y a vraiment beaucoup à faire sur Wattrelos.
III - NOTRE DEMANDE : DES TRANSPORTS EN COMMUN DE QUALITÉ ET UNE MOBILITÉ DIVERSE ET ACCESSIBLE À TOUS
1. Améliorer la desserte en bus
Notre demande est le résultat des échanges de nos militants avec près de mille usagers des transports en commun rencontrés dans le cadre de la pétition « Pour des transports en commun de qualité à Wattrelos », lancée par notre association WATTRELOS POUR TOUS depuis novembre 2008.
1.1. À court terme C’est-à-dire d'ici la mi-mandat.
a) L’amélioration de la fréquence des bus existants
Passe par :
  • Un cadencement des rythmes des bus en période de pointe par un resserrement des délais d’attente et des temps morts ;
  • Le rallongement des horaires à minuit pour les principales lignes (24, 25 et 34). Le système Clair de lune n’est pas satisfaisant : ouvert aux seules personnes ayant fait la réservation et uniquement pour se rendre à Wattrelos. Ce système n’encourage pas l’utilisation optimale des loisirs dans les proches communes comme sur l’ensemble de la métropole : cinéma, théâtre ou autres manifestations culturelles.
b) Une nouvelle offre : les bus à haut niveau de service
L’objectif est aujourd’hui de réduire le temps de trajet entres les quartiers de Wattrelos et une station de métro. Une ligne rapide entre Roubaix Eurotéléport et Beaulieu (plus grand quartier de la ville et à dominante HLM) via le centre ville est une priorité sociale. La deuxième ligne à mettre en place est celle de Beaulieu à Tourcoing via les quartiers du Sapin Vert, la Mousserie et la zone de l'Union. L’idéal serait que cette ligne permette la liaison avec la station de métro Eurotéléport et une autre station de métro à Tourcoing.
c) Une tarification adaptée et accessible à tous les usagers
La mise en place de la billettique électronique annoncée pour 2011/2012 sera un progrès mais doit prendre en compte le niveau des tarifs en les adaptant aux capacités financières des usagers exclus des systèmes de la gratuité totale ou partielle traditionnelles et aux besoins en terme de trajet. Le ticket à tarif réduit pour la mobilité à l’intérieur de la ville (ZAP ville) est une nécessité pour inciter les habitants de Wattrelos à renoncer à l’usage de la voiture pour les déplacements intérieurs.
d) Améliorer le système d’information instantanée et associer l’usager à la politique des transports en commun
L’amélioration de l’information des usagers passe par la mise en place d'un comité d'usagers (expérimental au niveau de Wattrelos) pour faciliter le dialogue et améliorer les relations entre usagers, personnel de Transpole, municipalité et LMCU. Nous appelons le maire de Wattrelos et LMCU à anticiper ce mouvement et à accepter la mise en place de cette institution.
Le système d’affichage électronique des horaires dans les arrêts des bus est un progrès indéniable, mais il ne permet pas de rassurer les usagers sur la réalité des passages des bus. Nous demandons que le système en place soit couplé avec des informations annonçant les avaries du réseau en instantané sur le modèle de la SNCF (retard, etc.). Il arrive souvent que les passagers attendent dans les arrêts des bus qui n’arrivent jamais ou passés avant les horaires affichés et sans aucune information (l’été 2008 à été riche de ce genre d’évènements). Face à la détresse légitime des usagers, le comité d’usager peut être un lieu de réconciliation, de médiation et de recherche de solutions.
e) Modifier le mode de montée dans les bus
Le système de montée dans les bus est aujourd’hui rigide et source de conflit avec le personnel navigant. La montée se fait exclusivement par la demi porte avant, ce qui rallonge les temps d’arrêts et exaspère les usagers. Pour limiter les effets négatifs d’une telle pratique nous proposons les modifications suivantes :
  • Cantonner les fonctions des conducteurs de bus à la conduite et à la vente de billets, et réserver exclusivement la fonction de contrôle de la régularité d’utilisation des bus aux agents de contrôle. Cette modification contribuera sans doute à éviter les conflits surtout que les conducteurs sont la plupart du temps seuls dans le bus (c’est-à-dire sans agent de médiation).
  • Réserver l’accès au bus par la porte avant aux seuls usagers sans ticket et utiliser les deux autres portes, équipées d’appareils de compostage, pour l’accès direct aux usagers abonnés ou munis de tickets.
f) Traiter les nuisances du dépôt de bus de la Carluyère
Un réexamen des questions des nuisances générées par l’installation du dépôt de bus à proximité des habitations est nécessaire. Les nuisances sont aujourd’hui bien identifiées par les riverains et elles portent notamment sur :
  • Le bruit matinal (à partir de 5 heures du matin) et nocturne ;
  • Le niveau des murs anti bruits côté Nord et Est ;
  • L’éclairage qui inonde les maisons ;
  • La pollution générée par les bus qui, pour une partie, roulent encore au gazole et qui pose un problème de santé publique vis à vis des riverains.
1.2. À moyen terme
La relance d'études pour le tramway (utilisation de la ligne de chemin de fer Lille/Mouscron avec arrêts au Sapin Vert et au Touquet Saint-Gérard ; utilisation, à étudier avec les villes de Tourcoing et d'Halluin, de la ligne désaffectée Halluin/Somain desservant, côté Roubaix le quartier de Cartigny, et côté Wattrelos les quartiers du Laboureur, du Crétinier, de la Mousserie, le Sapin Vert et la Martinoire, en direction de Tourcoing...).
2. Donner toute sa place au vélo en ville
2.1 – Les fondements
Le vélo est un moyen de déplacement qui doit être revalorisé et encouragé – voire privilégié - en ville, lors des déplacements habitat/travail, dans la vie quotidienne comme lors des loisirs, quel que soit le nombre de ses utilisateurs actuels, pour au moins trois raisons :
  • La première est d'ordre environnemental, puisque le vélo ne consomme pas d'énergie fossile et ne pollue pas ;
  • la deuxième relève de la gestion de l'espace public : il est extrêmement peu encombrant par rapport à une automobile, tout en permettant à son utilisateur de se déplacer en ville en des temps équivalents à ceux d'une automobile, si les aménagements cyclables existent ;
  • la troisième est d'ordre sanitaire : ne polluant pas, le vélo permet à son utilisateur de faire une activité sportive douce quotidiennement.
2.2 – Un véritable plan Vélo concerté pour Wattrelos
Il faut engager un véritable plan Vélo. Son élaboration doit se faire en partenariat avec notamment l'association Droit au vélo, qui a acquis une réelle expertise au niveau communautaire, mais aussi avec les usagers du vélo en ville, qu'il faut mobiliser, avec une montée en puissance des équipements tout au long du mandat.
L’élaboration d’un plan Vélo pour Wattrelos doit s’articuler autour de quatre axes :
  • Le développement d’un réseau de bandes et pistes cyclables cohérents qui assure dans un premier temps la mobilité inter quartiers et renforce la mobilité inter villes. Cet axe est couplé avec la nécessaire sécurisation de parcours par la limitation de vitesse dans certaines zones (zone 30) et le renforcement de la signalétique ;
  • L’installation des équipements nécessaires pour le stationnement des vélos dans les lieux stratégiques de la ville (devant les mairies, les équipements publics, à proximité des marchés...) ;
  • L’intégration des pistes ou bandes cyclables dans tout nouvel aménagement de voirie. Nous demandons, par exemple la prise en compte de cette question dans le projet de route, dite Habitat/travail, devrant assurer la liaison de Beaulieu à Tourcoing.
  • L’engagement d’une politique de valorisation de l'usage du vélo par un évènement municipal lors de la journée nationale du vélo.
3. Quelle place pour l’automobile dans la politique de la mobilité ?
3.1 - Séduire et convaincre sans stigmatiser
La définition de la nouvelle place de l’automobile dans la politique de la mobilité est une nécessité. En la matière, le choix de l’automobile comme moyen de mobilité, est souvent contraint, résultat d’une politique de la mobilité plus axée sur la voiture et une urbanisation peu soucieuse de l’environnement. Pour séduire et convaincre, il faut user de la pédagogie mais aussi garantir une offre alternative de qualité : régularité, fiabilité, efficacité, accessibilité...
3.2 - Développer une politique désirable de vélo
Pour encourager l’usage du vélo comme mode de transports alternatif, WATTRELOS POUR TOUS demande l’engagement d’une véritable concertation dans la perspective d’un plan vélo sur toute la ville. Ce plan doit garantir à la fois la mise en place de voies circulation propres (bandes et pistes cyclables) et des voies partagées avec les autres moyens de transport en instaurant des règles de cohabitation (type alternance sur la voirie, limitation de vitesse - zones 30 par exemple -, principe de priorité, etc.) en améliorant la signalétique. Ce plan doit aussi prévoir l’aménagement des lieux de stationnement sécurisés (notamment les arceaux) devant tous les édifices publics (mairies, écoles, médiathèques, hôpital, équipements sportifs et de loisirs, centres sociaux, nœuds des lignes de transport en commun les plus stratégiques, etc.).
3.3 - Vers un partage équilibré de la voirie entre les différents modes de mobilité
Faire de Wattrelos une ville accessible c’est garantir une offre de mobilité alternative suffisante et de qualité. L’axe majeur de cette orientation passe par un partage rééquilibré de la voirie entre les différents moyens de mobilité.
Ce rééquilibrage passe par :
  • Le renoncement à tout nouveau projet routier dans la commune qui nous semble nécessaire pour éviter, d'une part, un accroissement de la circulation automobile, et d'autre part, une nouvelle imperméabilisation des sols dans un secteur propice aux inondations. Des solutions alternatives doivent être trouvées pour le frêt, par le renouveau du ferroviaire.
  • L’intégration des autres modes de mobilité dans le projet de liaison Beaulieu/Tourcoing, dite habitat/travail. Si cette liaison, prévue de longue date, permet de soulager le centre ville du trafic de transit, nous voudrions avoir l'assurance que la partie édifiée sous la responsabilité du département qui traverse le parc du Lion soit bien une deux voies limitée à 50 km/h, avec piste cyclable de chaque côté, qu'elle sera paysagée et conçue de manière à ne pas défigurer le remarquable parc du Lion, mais à en proposer une nouvelle porte d'accès. Pour que cette voie soit, dans l'esprit de ce qui précède, une liaison habitat/travail complète, outre les cyclistes, elle devrait par ailleurs être empruntée par une ligne de bus à haut niveau de service.
  • Adapter la vitesse de circulation dans certaines zones aux besoins de la cohabitation de l’automobile avec les autres modes de mobilité. Cette évolution passe par la mise en place d’aménagements, de signalétiques et la réduction de la vitesse (passage en zone 30 par exemple).

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